Greco

Előszó

D,
epuis un demi-siecle, tout a été dit sur Greco, tout sauf Vessentiel : et citait inévitable. Oui fut Greco ? et que voulut-il'? Pourquoi ce Grec formé en Italie trouva-t-îl a Tolede sa patrie spirituelle ? Sous quelle impulsion créa-t-il, apres des chefs-d^ouvre ou le Siecle d'Or espagnol reconnut ses dévotions et ses ferveurs, ce monde surréel et désincarné qui reflete seulement les reves d'un génie solitaire ? Résignons-nous a l'ignorer. Faute de documents suffisants (et en premier lieu, de ces mystérieux traités sur la peinture et l'architecture que lui attribuent ses anciens biographes), tant d'essais brillants, tant d'explications ingénieuses n'entraînent aucune certitude nouvelle : il ne faut pas plus attendre de Greco le « secret de Tolede » que de Tolede « le secret de Greco ». Meme l'écorce — sa vie terrestre, la genese de ses ceuvres (signées souvent mais presque jamais datées) — nous échappe encore dans une large mesure; et l'on ne doit plus guere espérer la découverte de tableaux ou de documents essentiels. Du moins, les résultats d'une vogue insolite ne sont pas négligeables. S'il y en eut de fâcheux — pullulement de faux et d'attributions douteuses qui se glissent trop souvent dans des catalogues « plus que complets » — le bilan reste largement positif. Les problemes de chronologie, de sources, d'influences reçues ou exercées se sont délimités et précisés. La premiere biographie, celle de Cossio, garde apres quarante-sept ans toute sa solidité critique et son élégance. Mais on peut Vissza