Fülszöveg
Deux universitaires russes de renommée universelle, louri Lotman et Boris Ouspenski, se sont lancés en 1962 dans une aventure révolutionnaire en Russie : les études sémiotiques. Pionniers de cette discipline, ils ont élu pour objet privilégié de leur recherche l'histoire de la culture russe, un matériau de choix. En effet, la culture russe est perpétuellement braquée sur l'étranger : Byzance d'abord, l'Occident ensuite. Une dissociation culturelle était donc inévitable. L'histoire russe est riche en conflits sémiotiques, en situations d'incompréhension mutuelle, voire de pseudo-compréhension. Des gens qui paraissent utiliser un seul langage dans leur expression parlent en fait des langages completement différents quant au contenu de leurs écrits. Voila pourquoi la culture russe, source de conflits culturels, est en meme temps un banc d'essai original pour les recherches sémiotiques.
Ce volume vient combler une lacune importante en mettant a la disposition des lecteurs de langue...
Tovább
Fülszöveg
Deux universitaires russes de renommée universelle, louri Lotman et Boris Ouspenski, se sont lancés en 1962 dans une aventure révolutionnaire en Russie : les études sémiotiques. Pionniers de cette discipline, ils ont élu pour objet privilégié de leur recherche l'histoire de la culture russe, un matériau de choix. En effet, la culture russe est perpétuellement braquée sur l'étranger : Byzance d'abord, l'Occident ensuite. Une dissociation culturelle était donc inévitable. L'histoire russe est riche en conflits sémiotiques, en situations d'incompréhension mutuelle, voire de pseudo-compréhension. Des gens qui paraissent utiliser un seul langage dans leur expression parlent en fait des langages completement différents quant au contenu de leurs écrits. Voila pourquoi la culture russe, source de conflits culturels, est en meme temps un banc d'essai original pour les recherches sémiotiques.
Ce volume vient combler une lacune importante en mettant a la disposition des lecteurs de langue française quelques textes provenant de Russie parmi les plus originaux de ces dernieres décennies.
louri Mikhailovitch Lotman, né a Petrograd en 1922, l'âme de 1'« Ecole de Tartu », est sans doute le plus célebre critique de sa génération en URSS. Il est l'auteur d'une ouvre considérable. Deux de ses livres ont paru en français : La structure du texte artistique (1973) et Esthétique et sémiotique du cinéma (1977).
Le co-auteur de cet ouvrage, Boris Andréévitch Ouspenski, né a Moscou en 1937, historien de la langue russe, ethnographe et comparatiste, a publié une dizaine de livres et plus d'une centaine d'articles dont seuls quelques-uns étaient accessibles en français.
»'vn
¦ ^ rll' I' I I .V
11 J ¦. H i , , - ¦ I' '
¦ M ' I I I . I I -I .
, , I I I i! r ¦ i! ! '
¦ ,IM ; .^'r . ¦
¦¦i',0. 'i'lU': ^
tmrn
¦ 1 ¦ , ' .ir I I
¦ !. ' ' I,- .1 f -I T
V'-I
f i' ¦ I" i
Mr:;!.'',';':'
I jK^"';' I,' ('„ri,',' i;,
if I ".I'V
, 'I'li/Vrii-'i-iiii'i
»! r ¦ ¦ Mi
Chez le meme éditeur :
Dmitri Likhatchov :
POETIQUE HISTORIQUE DE LA LITTERATURE RUSSE
La littérature russe antérieure au XVIIP siecle commence a sortir de l'ombre. Cette découverte est l'ouvre de l'académicien soviétique Dmitri Likhatchov — le premier, il envisage les textes russes anciens comme un systeme littéraire original, et les analyse selon les principes de la critique contemporaine. Ses études sur le temps littéraire distinguent, dans les ouvres modernes comme celles de Gontcharov, Dostoievski et Saltykov-Chtchedrine, le prolongement de traditions propres a la Russie ancienne, et démontrent l'unité profonde de toute la littérature russe, du X' au XX' siecle. Les implications de cette vision nouvelle le conduisent bien au-dela des bornes de la littérature, vers le réexamen du rôle historique attribué a Pierre le Grand et des idées traditionnelles sur les origines de la culture russe : faisant justice des mythes slavophiles et eurasiens sur l'isolement russe par rapport a l'Europe, D. Likhatchov réintegre la Russie, héritiere de Byzance, dans l'ensemble européen. Mais c'est pour souligner son originalité : ignorant le « bilinguisme culturel » apporté a l'Occident médiéval par l'usage du latin, elle évolua lentement, privée d'une Renaissance, mais affrontant la meme problématique par des voies détournées, dont la littérature russe moderne a conservé les traces.
Malgré l'éloignement de son domaine de recherches, c'est surtout a la Russie contemporaine que pense D. Likhatchov : en rétablissant la vérité sur ses origines, c'est la culture russe actuelle qu'il veut réassurer de son identité. Contre les tentations du repli sur soi, qui sont loin d'avoir disparu, il affirme sa communauté de destin avec l'Europe et la nécessité vitale d'une « ouverture » culturelle. En meme temps, cette ouvre s'oppose a la perte d'une « mémoire » culturelle (par les destructions ou par l'oubli), qui menacerait le développement de cet « organisme vivant » que représente, pour D. Likhatchov, toute culture nationale.
Cette redécouverte de la Russie ancienne est libre de toute nostalgie ; paradoxalement, elle contribue plutôt a dégager la valeur d'une culture moderne, et ses caracteres spécifiques : dialogue avec le passé et avec les autres cultures, sentiment de sa propre relativité, pluralité et diversification infinie des systemes de valeurs.
Vissza