Fülszöveg
Gustave Flaubert a confessé qu'il ne pouvait pas voir passer une prostituée sur le boulevard sans avoir un battement de cour. Le destin des « filles publiques » lui chatouillait l'âme. Étrange miroir que celui que lui tendaient leurs décolletés et leurs levres peintes : « Il se trouve, en cette idée de la prostitution, un point d'intersection si complexe, luxure, amertume, néant des rapports humains, frénésie du muscle et sonnement d'or, qu'en y regardant au fond le vertige vient, et on apprend la tant de choses. » Au XIX® siecle, présentes au cour des villes, et pas seulement dans les bas quartiers, offertes sur le trottoir ou enfermées dans des bouges, elles habitent les reves et les obsessions. Un joli monde est une anthologie consacrée aux filles les plus modestes, celles de basse condition, figures de la rue ou de la maison close, promises aux plus extremes des solitudes.
Beaucoup d'écrivains les ont fréquentées, aimées parfois, peintes souvent dans les pages de leurs...
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Gustave Flaubert a confessé qu'il ne pouvait pas voir passer une prostituée sur le boulevard sans avoir un battement de cour. Le destin des « filles publiques » lui chatouillait l'âme. Étrange miroir que celui que lui tendaient leurs décolletés et leurs levres peintes : « Il se trouve, en cette idée de la prostitution, un point d'intersection si complexe, luxure, amertume, néant des rapports humains, frénésie du muscle et sonnement d'or, qu'en y regardant au fond le vertige vient, et on apprend la tant de choses. » Au XIX® siecle, présentes au cour des villes, et pas seulement dans les bas quartiers, offertes sur le trottoir ou enfermées dans des bouges, elles habitent les reves et les obsessions. Un joli monde est une anthologie consacrée aux filles les plus modestes, celles de basse condition, figures de la rue ou de la maison close, promises aux plus extremes des solitudes.
Beaucoup d'écrivains les ont fréquentées, aimées parfois, peintes souvent dans les pages de leurs livres. Suffisamment en tout cas pour que l'on puisse parler d'« écrivains de filles ». Un certain nombre d'entre eux, Maupassant, Jean Lorrain, Charles-Louis Philippe, J.'K. Huysmans ou Léon Bloy, pour n'en citer que quelques-uns, ont pris les filles publiques pour héroines. Ils ont sondé la vérité de leurs personnages de l'intérieur, bien au-dela de leurs apparences de simples objets sexuels, s'attachant parfois, comme Edmond de Goncourt, a faire ouvre de médecin, de savant ou d'historien. Un joli monde a aussi convoqué quelques hommes de lettres remarquablement oubliés, tels Paul Adam (Chair molle) ou Eugene Montfort (La Turque), et des écrivains francophones, comme Georges Eekhoud, qui a illustré avec force les bas-fonds du « riddeck » d'Anvers. Des documents d'époque font écho a ces textes de fiction qui tous nous parlent de l'amour et de sa profanation.
Daniel Rondeau
Daniel Grojnowski est professeur émérite a l'université Paris VII -Denis Diderot, et Mireille Dottin-Orsini, professeur de littérature comparée a Toulouse IL
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